Communiqués de presse
Dans une récente déclaration, le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Théo Francken, estimait qu’entre 60 à 70% des demandeurs d’asile mentent à propos d’un aspect de leur identité, qu’il s’agisse du nom ou de l’âge, du trajet qu’ils ont suivi ou de leur pays d’origine.
C’est dans cet état d’esprit de suspicion et sur base d’un chiffre dont personne ne connait l’origine qu’il prépare un projet de loi inadmissible. Celui-ci contraindra les demandeurs d’asile à soumettre leur GSM et ordinateur portable à un contrôle pour permettre d’établir leur identité.
En plus d’être stigmatisante pour les migrants, cette mesure est en totale contradiction avec la protection de la vie privée qui a été affirmée en 1948 par la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies (article 12).
En moins de 2 ans au secrétariat de l’Asile et de la Migration, Théo Francken a déjà un beau palmarès de mesures à son actif : durcissement de la loi sur le regroupement familial ; limitation du droit de séjour des réfugiés à 5 ans ; invitation aux Irakiens et aux Afghans à ne pas venir chez nous ou à retourner chez eux via compensation financière ; proposition d’instauration des cours sur la manière de se comporter avec les femmes ; sanctions à l’encontre des demandeurs d’asile qui ne respectent pas, les règles d’ordre d’intérieur des centres d’accueil ; augmentation de capacité dans les centres fermés mais suppression de places d’accueil et enfin, ce nouveau projet de loi.
Le MOC s’interroge : que cache réellement ce nouveau projet de loi ? Doit-il servir à ficher tous les demandeurs d’asile ? Les catégoriser entre bons et mauvais candidats à l’asile ? Les désigner à la vindicte populaire comme menteurs et, bien entendu, forcément profiteurs ?
Une fois de plus, le gouvernement Michel fait tout pour limiter l’acceptation des demandes d’asile par des mesures d’intimidation qui ne respectent pas les droits fondamentaux. A chaque nouvelle sortie de son secrétaire d’Etat, ce gouvernement, dans toutes ces composantes, laisse faire et, par son silence, apporte son soutien à cette chasse aux migrants.
Face aux paroles et aux actes de Théo Francken ainsi qu’au silence révoltant du gouvernement, le MOC appelle à un sursaut démocratique. Et plaide pour qu’une approche humaine de l’accueil des réfugiés soit enfin mise en place.
Christian KUNSCH,
Président du MOC
Début juin, le gouvernement wallon approuvait la création d’un Fonds régional des garanties locatives qui centralisera l’ensemble des garanties locatives relatives aux baux privés signés.
Le MOC tient à saluer cette avancée significative dans la concrétisation du droit au logement pour les locataires. Il s’agit d’une victoire pour le secteur associatif actif dans le secteur du logement et des droits sociaux, qui réclamait depuis des années un dispositif unique, non discriminant et permettant si nécessaire de constituer progressivement le montant de la garantie locative.
Concrètement, dès l’application du nouveau système, chaque Wallon-ne qui a signé un bail locatif et à qui il est demandé une garantie passera par un Fonds centralisé. Ce caractère obligatoire simplifie le dispositif, assure une solidarité et limite l’usage de systèmes parallèles. La garantie déposée est limitée à deux mois dans tous les cas. Elle sera « portable » c’est-à-dire qu’elle suit le locataire au fil de ses locations, sans devoir être à chaque fois déboursée. Et, sous certaines conditions de revenus ou pour de « justes motifs », il sera possible de la constituer auprès du Fonds en plusieurs mensualités (12 ou 24).
Un bémol toutefois. Dans un contexte européen d’obligation de concurrence et d’austérité imposées aux budgets publics, le gouvernement wallon a préféré ne pas relever le défi d’un Fonds public, non seulement obligatoire (pour tous les baux avec garantie) mais aussi véritablement universel. Ce caractère universel est compromis par la possibilité de recourir à d’autres produits assurantiels qui feront concurrence au Fonds.
Pour le MOC, un tel Fonds devrait être accueilli au sein d’un organisme public tel que la Société wallonne de crédit social au lieu d’être confié à un prestataire privé. Il faudra en outre veiller à ce que soit établie une gestion paritaire du Fonds (représentants des bailleurs, des locataires, de la Région wallonne).
Enfin, le MOC souhaite interpeller les mandataires politiques bruxellois. La Région de Bruxelles-Capitale compte en effet une majorité de locataires… mais la création d’un Fonds centralisé des garanties locatives pour tous se fait encore attendre. L’opportunité est belle de s’inspirer du modèle wallon pour, là aussi, faire un grand pas en avant dans le droit au logement pour les locataires.
Christian KUNSCH,
Président du MOC
Face à l’accumulation des mesures antisociales, d’une ampleur inédite, portées par le gouvernement Michel, le Mouvement ouvrier chrétien se mobilise et appelle l’ensemble de ses organisations, de ses fédérations et de ses militants à rejoindre la manifestation syndicale de ce mardi 24 mai à Bruxelles.
Travailleurs, allocataires sociaux, malades, aînés, jeunes, femmes, étrangers, justiciables,… Les dégâts causés par l’action du gouvernement fédéral sont insupportables pour la toute grande majorité de la population.
La loi Peeters occupe une place de choix dans les mesures imbuvables prises par Michel 1er. Derrière la flexibilité maximale que ses mesures entendent apporter sur le marché du travail, se cachent des conséquences inacceptables pour les travailleurs: une augmentation du temps de travail, la création d’un nouveau statut d’intérimaire à durée indéterminée, des horaires impossibles et des salaires plus bas pour les travailleurs (et surtout les travailleuses) à temps partiel,… Cette loi est un recul social indéniable qui ne permettra plus un équilibre harmonieux entre vie privée et professionnelle. A l’heure où le nombre de burn-out n’a jamais été aussi élevé, c’est un signal catastrophique envoyé à la population.
A présent, ce sont également les malades de longue durée qui sont dans le collimateur du gouvernement puisque celui-ci souhaite leur imposer des sanctions financières s’ils ne retrouvent pas le chemin du travail. Cette mesure insensée fait fi de la charge de travail croissante à laquelle les travailleurs sont exposés.
Ces politiques, qui viennent s’ajouter au saut d’index, au pseudo tax shift, à l’allongement de la carrière, au définancement des services publics et de la sécurité sociale, et à bien d’autres horreurs, sont injustes et inefficaces. Elles attaquent de plein fouet notre modèle social !
Mais c’est également notre modèle démocratique qui prend l’eau. Les attaques répétées de l’exécutif contre le pouvoir judiciaire (sous-financement de la Justice, état des prisons,…) ainsi que le refus de prendre à bras le corps la fraude et l’évasion fiscales sont autant de signaux dangereux qui alimentent encore un peu plus le désenchantement du citoyen par rapport au monde politique.
Pourtant, des alternatives existent. La réduction collective du temps de travail, une fiscalité juste, des services publics de qualité, une sécurité sociale forte, l’amélioration du pouvoir d’achat… sont autant de raisons de croire en un avenir meilleur.
C’est pour ces raisons que le MOC appelle ses organisations, ses fédérations et ses militants, mais aussi l’ensemble des citoyens à rejoindre la manifestation syndicale du 24 mai pour que le gouvernement Michel revienne à la raison.
Changeons de cap : osons un monde solidaire !
Christian KUNSCH,
Président du MOC
Le MOC a pris connaissance des décisions du Gouvernement wallon dans le cadre du Gouvernement post COP21 du jeudi 21 avril dernier. Parmi les différentes mesures envisagées, le MOC déplore tout particulièrement l’abandon du projet de tarification progressive et solidaire de l’électricité. Un projet que les partenaires de la majorité actuelle avaient pourtant approuvé sous la précédente législature. Certes, le modèle tel que proposé - progressif, solidaire et familial - présentait des difficultés techniques (coûts administratifs, complexité,…). Mais un mécanisme plus simple aurait pu être mis en place, moyennement des balises d’accompagnement (protection des ménages qui se chauffent à l’électricité et des ménages qui ne disposent pas d’un compteur individuel), et ce le temps qu’une solution structurelle soit apportée.
Le MOC tient à rappeler que les tarifs de l’électricité sont actuellement dégressifs (cela signifie qu’aujourd’hui, plus on consomme, moins on paye cher son KWh) ! Cette dégressivité est un non-sens environnemental mais est également injuste socialement, car la consommation d’électricité dépend principalement du revenu.
C’est pour ces raisons que le MOC revendique depuis plusieurs années la mise en place d’une véritable tarification progressive et solidaire de l’électricité, avec octroi à tous les ménages d’un paquet de KWh correspondant à leurs besoins vitaux.
Au minimum, il est urgent d’activer à court terme, et à un rythme soutenu, la rénovation énergétique des logements occupés par les ménages précarisés. Pour arriver à ce résultat, le Gouvernement doit se donner les moyens de cette ambition, par exemple via une redevance de solidarité prélevée sur la facture pour mener des projets de rénovation par quartier. Le tout en s’appuyant sur une véritable régulation des loyers.
Le MOC souhaite ardemment que le Gouvernement wallon prenne des mesures redistributives et fasse à nouveau de la lutte contre la précarité énergétique une priorité de son action.
Christian KUNSCH,
Président du MOC
Après avoir pris connaissance des résultats du conclave budgétaire du gouvernement fédéral, le Mouvement ouvrier chrétien s’interroge : « Jusqu’où ira le cynisme du gouvernement Michel ? ».
L’annonce des mesures prises par le gouvernement fédéral, tout comme les précédentes, repose sur une même logique : faire payer la crise à ceux qui en souffrent déjà le plus. Comment en effet expliquer que ce sont à nouveau principalement les travailleurs et les allocataires sociaux qui subiront les nouvelles réformes ? Combien de fois faudra-t-il encore rappeler que ces derniers ne sont en rien responsables de la crise budgétaire à laquelle notre pays est confronté ?
La flexibilité à outrance des travailleurs, le renforcement des contrôles et des sanctions auprès des travailleurs malades et invalides, les baisses de pension des fonctionnaires, les mesures à l’encontre des chômeurs et du pouvoir d’achat : autant de réformes qui sont sans commune mesure avec le peu d’intérêt que le gouvernement porte à la lutte contre la grande fraude fiscale.
A ce sujet, quelques données mises bout à bout suffisent pourtant à démontrer que le gouvernement fait totalement fausse route. Face aux 2,1 milliards d’ajustement, dont plus de 450 millions d’économies dans les dépenses sociales, le gouvernement feint d’ignorer que :
- En cinq ans, ce sont 6 milliards d’impôts qui n’ont pas été recouverts faute d’un nombre suffisant de fonctionnaires au SPF Finances ;
- Ce sont plus de 900 millions d’impôts que le gouvernement s’interdit de réclamer aux grandes sociétés multinationales, et ce malgré les injonctions en ce sens de la Commission européenne ;
- Chaque année, ce sont plusieurs milliards d’euros qui sont placés dans les paradis fiscaux, comme le prouvent les enquêtes liées au scandale des « Panama Papers » après celui des « Lux Leaks » et « Swiss Leaks ».
Las, le gouvernement Michel semble se moquer de ces évidences. Et refuse consciemment d’enclencher une véritable dynamique pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscales. C’est un véritable scandale. Derrière l’enjeu budgétaire, il y a évidemment un enjeu de justice fiscale et de justice sociale. Mais il y a un aussi véritable enjeu démocratique : comment en effet espérer du citoyen qu’il contribue au financement de l’Etat et des services publics quand les plus nantis d’entre eux en sont exemptés, faute de volonté politique ?
Le MOC appelle donc le gouvernement à ouvrir les yeux et à changer radicalement de cap. Vers plus de justice fiscale. Vers plus de justice sociale.
Christian Kunsch,
Président du MOC