Communiqués de presse
Le rassemblement, ce dimanche dans les rues de Bruxelles, de 5.000 extrémistes opposés au Pacte de l’Onu sur les migrations est un moment sombre de l’histoire récente de notre pays. Comment en effet ne pas s’inquiéter de voir défiler au cœur de la capitale de l’Europe, un ensemble d’organisations d’extrême droite aux revendications racistes et aux slogans les plus abjects.
Le MOC a pris acte de la démission des ministres N-VA du gouvernement fédéral et du remaniement ministériel qui en a découlé. C’est donc un gouvernement largement minoritaire que dirigera le Premier ministre Charles Michel durant les prochains mois.
Les conclusions à tirer de cette séquence politique particulièrement dispensable sont nombreuses. La plus fondamentale d’entre elles concerne la totale déconnexion de cette crise politique par rapport aux réalités que vivent la grande majorité des Belges. À l’heure où les urgences sociales et climatiques exprimées par tant de citoyen.ne.s attendent des réponses cruciales et immédiates, le gouvernement MR/N-VA s’est enfermé dans des postures électoralistes qui ne grandissent pas le débat politique. Pire, les partis politiques à la manœuvre donnent l’impression d’une crise programmée qui aura pour conséquence de nourrir encore un peu plus la défiance de la population envers ses gouvernants.
Le risque est immense que cet après-midi, le gouvernement passe en force pour faire adopter la loi relative à la relance économique et au renforcement de la cohésion sociale. Sous ce beau nom se cache la légalisation de paiements au noir : dans le cadre du travail associatif, des services occasionnels entre citoyens et du travail d’économie collaborative sur des plateformes agréées.
Alors que seulement quelques sportifs flamands soutiennent le projet, une alliance unique se crée pour le rejeter : aussi bien les volontaires, les syndicats, les fédérations des employeurs, les classes moyennes, les associations,…. tous ont fait parvenir à la ministre De Block un rejet mais aussi un nombre significatif d’amendements et de modifications.
La FGTB, la CSC, le MOC, le CEPAG, le CIRE, Globe Aroma se félicitent de leur libération et dénoncent la politique migratoire.
Mounir Tahri, militant syndical et Jiyed Cheikhe, artiste peintre, tous deux sans-papiers détenus en Centre fermé depuis le 9 février 2018, suite à leur arrestation au centre culturel Globe Aroma, sont libérés.
La CSC, la FGTB, le MOC, le CEPAG, le CIRE, Globe Aroma, la Coordination des sans-papiers, les dizaines d’associations solidaires et plus de 100 délégations syndicales ayant adopté une motion de solidarité avec les deux travailleurs sans-papiers se félicitent, avec Me Vincent Lurquin, l’avocat des deux militants, de la libération de Mounir et Jiyed, détenus en centre fermé depuis 4 mois, suite à leur arrestation à Globe Aroma !
Les deux compagnons d’infortune n’ont pas été libérés ensemble. La nouvelle de la libération de Jiyed Cheikhe est survenue mardi 5 juin. Les organisations de soutien s’en réjouissaient. Mais la nouvelle était sous embargo afin ne pas mettre en péril la décision de libérer Mounir Tahri.
En effet, cette dernière avait été prononcée par la Chambre du Conseil le 31 mai, mais suspendue par un recours en appel signifié, non par le Procureur du Roi (représentant les intérêts de la société), mais par le Secrétaire d’État à l’asile et à la migration, représenté par l’Office des Étrangers. Mounir Tahri et Jiyed Cheikhe sont tous deux restés détenus au centre fermé 127 bis respectivement jusqu’à mardi et ce jeudi 7 juin. La question de la séparation des pouvoirs reste posée avec l’acharnement du gouvernement Michel contre les travailleurs sans-papiers. Alors qu’il est avéré dans le cas de Mounir du moins, qu’il a été exploité pendant des années.
Le dossier de Mounir Tahri était pendant en justice depuis 2013 pour exploitation aggravée face à plusieurs sociétés de nettoyage, sous-traitantes du Foyer Anderlechtois. Mounir Tahri a travaillé en Belgique depuis 2006. En avril 2018, le Tribunal du travail a condamné ses anciens employeurs à lui verser enfin les longs mois de salaires qu’ils n’avaient pas voulu lui payer. Exploité, non payé et détenu en centre fermé pendant 4 mois : cette situation déshumanisante est-elle digne d’un Etat de droit ?
D’autres questions sont posées : sans parler de la violation de droits fondamentaux, que faut-il penser des coûts d’une telle politique? A titre d’exemple, 118 jours de privation de liberté en centre fermé à 188€/jour revient à un budget de 44.368 € pour deux personnes. De plus, la joie est de courte durée car la liberté des deux militants est factice : à défaut d'avoir des papiers, ils sont dans une situation précaire. Les organisations appellent à soutenir la Coordination des sans-papiers lors de la mobilisation de dimanche 10 juin à 14h Gare du Nord pour la régularisation des sans-papiers.
Les organisations syndicales et les associations réclament :
- Une politique migratoire hospitalière et respectueuse de tous les droits humains ;
- La fermeture des centres fermés pour étrangers ;
- La lutte contre l’exploitation des travailleurs immigrés en séjour irrégulier, la fraude et le dumping social. Il faut au contraire donner des moyens à l’inspection sociale au lieu de les investir dans la répression des travailleurs sans-papiers ;
- La fin de la criminalisation des sans-papiers et des personnes solidaires des sans-papiers ;
- Des solutions humaines pour tous ceux qui se trouvent en Belgique depuis longtemps et qui n’ont pas encore de permis de séjour.
- La régularisation des sans-papiers sur base de critères clairs et permanents, notamment sur base de l’ancrage durable des personnes en Belgique de leur vulnérabilité, de la longueur de la procédure. Une commission indépendante doit être systématiquement impliquée dans les dossiers de régularisation, afin de limiter le pouvoir discrétionnaire de l’Office des Etrangers
Contacts
CSC : Ayla Serbest
FGTB : Coline Laloy 0497 91 44 49
Ce mardi 5 juin, le Conseil politique du Mouvement Ouvrier Chrétien, rassemblé à Namur, a élu Ariane Estenne comme présidente du MOC.
Après avoir présidé le Mouvement durant un mandat et demi (5 ans), Christian Kunsch prendra en effet sa pension à la fin de l’année 2018, conformément à ce qu’il avait annoncé lors de sa deuxième élection. Il assumera donc ses fonctions jusqu’au 31 décembre prochain.
Ariane Estenne a été élue pour un mandat de quatre ans, avec prise de fonction officielle dès janvier 2019.
Ariane Estenne, 34 ans, est actuellement conseillère en éducation permanente au cabinet de la ministre de la Culture Alda Greoli (FWB). Après des études de sciences politiques et de journalisme, elle forge son expérience de terrain et de pilotage au sein du Mouvement féministe d’éducation permanente Vie Féminine, comme coordinatrice de la Caravelle des Droits des Femmes et secrétaire générale adjointe.
Aujourd’hui, forte de son parcours et de l’expérience acquise, elle s’apprête à présider le MOC, convaincue que tous les défis socio-économiques, culturels et démocratiques auxquels nous faisons face appellent à croiser les regards et les expériences des travailleur.euse.s, des usager.ère.s et des citoyen.ne.s. Tous ces enjeux, actuels et à venir, appellent à renouveler et approfondir les décloisonnements, les convergences et les alliances entre syndicalisme, mutualisme, féminisme, économie sociale et éducation permanente.
Christian Kunsch salue l’élection d’Ariane Estenne : « Je n’ai aucun doute sur le fait que je cède ma place à une personne dynamique qui, avec ambition et détermination, s’engagera à reprendre le flambeau pour porter plus haut encore les valeurs du MOC et son action ».
Le MOC compte poursuivre son combat et peser toujours plus concrètement sur l’agenda politique, socio-économique et culturel, pour une société porteuse d’égalité, de solidarité et de justice.
Pour toute demande d’interview ou d’informations complémentaires, la nouvelle présidente se tiendra à disposition de la presse dès son entrée en fonction, en janvier prochain.
Contact presse: Nicolas Roelens, 0485/89.83.95 nicolas.roelens@moc.be