La baisse ou le gel des dépenses publiques pour la santé a un impact sur les investissements, sur les prestations remboursées, sur les salaires : suppression de lits, financement à l’activité, fermeture d’hôpitaux et de services de soins publics… L’impossibilité laissée aux autorités publiques d’investir dans les infrastructures et les systèmes de santé a laissé les investissements privés se déployer massivement dans le secteur.
Les opérateurs commerciaux, comme ces groupes internationaux Fresenius, ORPEA, Korian, Colisée ou Ramsay, achètent des institutions, des services, des branches d’activité et imposent leurs lois à tout le secteur.
Que l’on parle de la « silver économy » pour le secteur des personnes âgées ou du marché juteux des assurances privées pour l’hospitalisation, la recherche médicale, l’industrie pharmaceutique, … il est question de rentabilité pour les actionnaires, bien plus que de santé publique.
Pénurie de matériel de protection, désorganisation des systèmes de santé, émiettement de la recherche, pénurie de médicaments, …la crise que nous vivons aujourd’hui nous montre les failles de ce système et pourquoi il est urgent de changer de cap.
Les hôpitaux privés à but lucratif sont-ils à même de répondre aux défis du COVID-19 ? Ils n’interviennent que dans un second temps, quand les hôpitaux publics et non marchands ont épuisé toutes leurs ressources matérielles et humaines.
Les assurances privées ne protègent pas du coronavirus et ne donnent pas priorité pour occuper un lit en réanimation… Et demain, elles seront en faillite parce qu’elles auront dû payer un risque soudain devenu réel !
Le Réseau européen contre la privatisation et la commercialisation de la santé et de la protection sociale et People’s Health Movement (PHM) et bien d’autres réseaux européens réaffirment que seul un système contrôlé par l’Etat, basé sur un financement public ou solidaire, avec des opérateurs publics ou non marchands, est suffisamment fort et réellement efficace pour protéger la population des aléas de la vie, et permettre une accessibilité universelle aux soins de santé.
L’Union européenne et chaque pays membre doivent prendre leurs responsabilités.
Nous réclamons de l’Europe qu’elle revoie ses directives relatives aux services et aux marchés publics, ainsi que les carcans budgétaires imposés aux Etats au travers de ses normes budgétaires.
Nous réclamons de chaque gouvernement national qu’il promeuve et refinance le système de protection sociale solidaire et qu’il l’exclu des lois du marché.
Le 7 avril, journée mondiale de la santé, des actions décentralisées sont organisées dans toute l'Europe. Pour la cinquième année consécutive, le Réseau européen et PHM appelle les citoyens, les travailleuses et travailleurs de la santé, les associations… à se rassembler à l'occasion de la Journée d'action contre la commercialisation de la santé.
La pandémie du COVID-19 nous oblige à annuler tous les rassemblements et actions avec un contact physique.
Nous appelons donc chaque citoyen.ne à manifester en "propageant la solidarité, pas le virus".
Comment ? Par une action « drap blanc » le 7 avril :
1. Accrochez vos messages sur un drap blanc dans un endroit visible ou faites une pancarte à la maison
2. Prenez-vous en photo/vidéo avec vos messages
3. Partagez-les
sur les réseaux sociaux avec le hashtag #health4all et/ou #santépourtous et adressez-le à vos responsables politiques
sur la carte interactive ici bit.ly/Agir4Health
(Comment ? Suivez le lien de la carte interactive - écrivez l’adresse de votre localisation – cliquez sur « ajoutez sur la carte » – ajoutez une image ou vidéo)
Le Réseau européen contre la privatisation et la commercialisation de la santé et de la protection sociale -http://europe-health-network.net/ - Tél. +32499 42 44 48 - europeanhealthnetwork@gmail.com
People’s Health Movement Europe - https://phmovement.org/ - ana@phmovement.org